Jean-Claude Verrier a assisté, vendredi dernier, à la présentation de la coopérative européenne de transport fluvial, "Rent a Ship" que vient de lancer EUBO (European United Barge Owners). Il en est ressorti convaincu par l'originalité et l'intérêt du système mis en place par les hollandais, mais navré de constater le scepticisme et l'incrédulité des mariniers français. Voici le commentaire qu'il nous adresse à chaud, à l'issue de cette réunion :

"Je suis allé à cette réunion pour découvrir la présentation d'EUBO par Jacques Delhay. Il était accompagné de représentants Néerlandais ainsi que d'un traducteur. L'exposé de Jacques est brillant, clair, net et précis. Mais la présence d'une vingtaine de mariniers à l'écoute, montre un scepticisme, voire une méfiance, à l'égard de ce concept innovant dans la Batellerie.
On peut comprendre mais on constate, par l'attitude de certains, un manque d'information dû à un désintérêt ou à une mauvaise volonté de s'informer. Cela on le voit sur les sites Internet de la batellerie. ll est bien rare d'y trouver une réaction de professionnels concernant EUBO. C'est pourtant tout à fait innovant et n'a jamais été mis en pratique dans la Batellerie. Rien à voir avec les Coopératives existantes ou qui ont existé. La particularité du système est la location du matériel à la journée ce qui met le marinier en dehors des négociations du fret qui est le job de la Coopérative. On supprime ainsi la concurrence interne qui fait ravage actuellement dans des contextes de crise.
Je pense sincèrement que ce sera la dernière chance pour les bateliers artisans de s'adapter au marché européen et de conserver ainsi une représentativité digne de ce nom. Faute de quoi, ce sera  l'invasion des grosses sociétés à capitaux qui domineront les voies navigables à grand gabarit. Gageons que si EUBO réussit sa période de rodage, cela donnera envie aux réticents de rejoindre l'idée et de créer le même concept en France. Je l'espère sincèrement car c'est un vieux projet qui somnole dans ma besace depuis quelques 40 années.
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