Fluvial - Février 2022

de ponton d’accostage. Celle-ci pro- vient de carrières de sable et granulats de Saône-et-Loire. Progressivement, ce ponton a été aménagé en posant, sur l’arrière, une sorte de bungalow couvert d’une toiture zinguée, joli- ment réalisée et bordée d’une frise chantournée. Cette toiture forme une coursive sur chaque bord, tandis que l’avant est aménagé en jardin flottant. La conjonction du ponton et du bateau constitue un ensemble harmonieux, qui sera finalement proposé à la vente. Le Cali a une jolie ligne, et Camille s’en porte acquéreur, devenant également propriétaire de la barge à laquelle il est accosté. Malheureusement, le nouveau propriétaire a nettement sous-estimé l’état réel du bateau. Comme de nom- breuses unités en bois égarées en eau douce, la vedette s’est dégradée et ne pourrait être sauvée sans la mise en œuvre de travaux hors de proportion avec la véritable valeur du bien. Notre homme se tourne alors vers la barge… Les diverses facettes du projet Sur cette base, Camille commence à dessiner son projet, qui deviendra Le maquis (2) . La barge métallique, de 25 m x 4,20 m, est couverte sur sa moitié arrière. Mais Camille voit plus grand : il souhaite réaliser un long espace décloisonné et ouvert sur une vaste terrasse abritée. Les dessins se succèdent avant que ne s’affirme ce profil assumé de baleine bleue. Alors que la barge est anguleuse, l’avant est habillé d’un bardage arrondi qui intègre une jardinière et rappelle les bateaux de transport fluviaux. Le toit qui remonte en pointe évoque plutôt l’univers marin. Camille voulait que sa barge se fonde dans son environ- nement. Le maquis est amarré au quai Rambaud de Lyon, à la confluence de la Saône et du Rhône, un quartier long- temps resté un espace de docks gris et poussiéreux, devenu une vitrine de l’in- novation architecturale. Ce renouveau a permis aux Lyonnais de se réappro- prier les quais. C’est encore plus vrai pour les bateaux locaux : en 2017, 4 associations (3) se sont réunies au sein du collectif Les péniches de Lyon. Pour s’assurer de l’esthétique du Maquis , Camille n’hésite pas à faire le siège de plusieurs architectes réputés afin qu’ils critiquent ses esquisses. Mais il souhaite avant tout que sa barge soit écoresponsable. En 1 er lieu, l’isolation devra être particulièrement efficace, tout en faisant appel à des matériaux les plus neutres possible en termes d’empreinte carbone. Les appa- reils électriques seront choisis dans les classes les plus économes. Pour la pro- duction électrique, Camille envisage toutes les solutions douces et renou- velables : éoliennes, hydroliennes ou encore panneaux solaires. Parallèlement à ces choix techniques, Camille affine la destinationde la barge : un lieu de rencontre, avec des espaces de réunion permettant d’organiser de petits événements (les salles ou la Photo page précédente - Le maquis , un lieu ouvert ! 1 - Le Cali utilisait la barge comme ponton. 2 - L’extension a conservé la couverture et la frise d’origine. 3 - De nombreux croquis ont précédé la réalisation. Camille Bajot Camille Bajot 1 2 3 ENVIRONNEMENT 62 Fluvial n° 319

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